lundi 20 février 2012

Hit the road, Jack !

Samedi - 18 février

La semaine fut dure. 3 fois nous sommes allés essayer de nous faire une enregistrer auprès des autorités du pays pour essayer d'obtenir le Saint Graal : le kennitala, un numéro de dix chiffres attribué à tout étranger résident en Islande.

3 échecs.

Une fois nous n'avons même pas trouvé l'endroit avant l'heure de fermeture (17h), le lendemain on a appris que l'heure de fermeture était passée a 15h30 (10h - 15h30, des horaires accessibles à tout le monde, sauf ceux qui font quelque chose), ce qui est bien dommage quand on arrive à 16h, et enfin vendredi matin, arrivés à 11h, on nous apprend qu'il nous manque un papier. C'est bien, on ne passe pas pour des glands au boulot à faire 4h de travail par jour pour "aller chercher le kennitala". Ils doivent penser qu'en France, "chercher le kennitala" ça veut plus dire aller boire un coup au troquet du coin qu'autre chose.

Il faut savoir rester zen en toutes circonstances, surtout quand au retour on traverse une tempête de neige, et que le temps d'enfiler un pantalon de ski, le beau temps est revenu.

Pour surmonter  ces déconvenues, il est temps d'organiser un petit quelque chose pour le weekend. Alors vendredi après midi, on loue une voiture pour le samedi. De Midi le samedi à Midi le dimanche plus précisément. On veut bien faire un road trip, mais se lever tôt, jamais de la vie. En plus avec un peu de chance, le soir on ira voir des aurores boréales.

Bref, samedi matin, levé 9h30 (sans rire, n'applaudissez pas, c'est tout à fait normal), on va faire les courses (chez nous, ça veut dire acheter des donuts pour le voyage).

On mange un morceau et direction la gare routière pour récupérer la voiture. Enfin c'est ce qu'on croyait. Un grand blond nous attend avec un panneau marqué "Arbelot". Sans dire un mot il nous fait monter à l'arrière d'un van, et toujours aussi silencieux prend le volant et nous emmène à la périphérie de Reykjavik. Hé bien croyez-le ou pas, ça fait bizarre. Mais bon la confiance, ça doit être notre 3ème ou 4ème nature, donc on laisse faire, et on arrive à l'agence de location sans se faire agresser, ou nous faisons l'acquisition d'une magnifique Suzuki Alto noire (pas de twingo...).

Et là c'est parti, en mode beat generation, Kerouac aurait été fier de nous. Bien sûr, pour épicer un peu la chose, on a rien prévu du tout en terme d'itinéraire, mais comme il n'y a pas 36 routes en Islande (routes praticables s'entend), ça devrait aller. Autoradio à fond réglé sur un discours en islandais (la musique c'est trop mainstream), direction l'est de Reykjavik, pour aller voir un peu du pays.

Et je dois dire que rien ne nous préparait vraiment à ce qu'on allait voir.
Au bout d'une trentaine de kilomètres, oubliée la ville, oubliés les maisons, oubliés les gens. La route et c'est tout. Enfin, c'est pas tout à fait tout. Il y avait ça aussi :




Le sentiment qu'on a sur les routes d'Islande est assez indescriptible, c'est grand et vide, mais magnifique. Et les montagnes se succèdent, on est tout seul sur une route blanche, et on est bien, tranquilles.

Mais avant d'aller plus loin, voici le tour que nous avant fait (en jaune clair sur l'image) :


Ce tour est appelé le golden circle, car on y trouve les chutes d'or de Gullfoss, mais on y reviendra. Entre 250 et 300 km, une petite promenade de santé dans le grand froid.

Première étape Þingvellir, à prononcer Thingvellir, lieu historique de l'Islande, car c'est ici le premier "parlement" où se réunirent les chefs Islandais pour décider du futur de la nation *guide du routard inside*. Mais Thingvellir, c'est aussi beau parce que juste a coté il y a un lac, le Laugarvatn :




C'est grand et c'est superbe. On ne s'est pas attardé à Thingvellir, ce qui est peut être une erreur, car visiblement l'endroit est très agréable à visiter. Nous nous sommes dirigés sans tarder vers Geysir (rien qu'au nom, on a une idée assez précise de ce qu'on va y trouver...).

Entre Thingvellir et Geysir, le paysage est vraiment particulier, pour la simple et bonne raison qu'on se trouve à l'endroit ou deux plaques tectoniques se rencontres. On peut donc voir des sortes de mini volcans tout le long de la route (aucun danger, pas d'activité), hauts de deux ou trois mètres.

Encore quelques kilomètres de plus et nous voici à Geysir, ville d'après laquelle ont été nommés les fameux geysers. Facile à repérer, de la vapeur monte jusqu'à 20 mètres de haut, et dans un paysage plutôt plat ça se voit. Le temps de garer la voiture entre 2 cars de touristes, on est parti.

Et c'est là qu'on rentre un peu dans un paradoxe : il fait -5°C, et on se promène au milieu de bassin dans lesquels se trouve un eau dont la température s'élève à pas moins de 80°C minimum. On a presque envie de mettre la main pour tester, mais on ne s'y risque quand même pas. Un geyser qui ne jaillit pas, ça ressemble plus ou moins à ça :



Si on a tout bien compris, l'eau est chauffée en profondeur sous pression et trouve son chemin vers le haut. et quand le bassin commence à être rempli, la pression s'accumule, et ça finit par donner ça :







Avec ce magnifique commentaire "Et ben voilà il a bien jailli ce petit, c'est parfait", qui restera gravé à jamais dans nos mémoires (ou dans la vidéo, c'est tout comme). Ce jaillissement se manifeste plus ou moins tous les quarts d'heure, même si celui-ci n'est pas si précis.

On trouve tout plein de Geysers à Geysir, dommage qu'on ne puisse pas en ramener des miniatures, ça aurait fait bien dans ma chambre. Chose aussi drôle, le sol a coté des geysers, qui prend des couleurs diverses et des formes dues sans doute à des dépôts. Comme on peut s'en douter il y a beaucoup de souffre dans l'eau, alors on imagine que c'est à cela que c'est dû.



Allez, un petit donut pour se remettre de nos émotions, et direction Gullfoss, 10 km plus loin. On nous a dit que si les cascades n'y étaient pas forcément belles elle valaient le coup. Arrivés là-bas, ils s'avère que Gullfoss, c'est deux bâtiments, dont un est une boutique de souvenirs/ restaurant. On est sur un parking un peu désert, et on se demande où ils ont bien pu caser une cascade la dedans. On descend un escalier, et on tombe là dessus :





Rien à dire. On se croirait dans un film, ou juste dans un autre monde. 30 m de chutes d'eau, avec un arc-en-ciel par dessus, ça restaure la foi en l'humanité. C'est bête mais c'est comme ça.

L'histoire raconte que ces chutes appartenait à Tomas Tomasson (soit Tomas, fils de Tomas), à qui une proposition de rachat à été faite, ce à quoi il a répondu, historiquement "Je ne vends pas, mon ami". Après la mort de Tomas, le projet fut lancé, et sa sigriðurs'est battue sa vie durant pour empêcher cela. Elle est considérée comme la première écologiste de l'histoire d'Islande, c'est dire.

Nous, on s'est contenté d'être touchés par la beauté du lieu, sous le soleil qui nous avait fait le plaisir de montrer le bout de son nez.

Une dernière photo de montagnes qui de loin ressemblent à Evian :



Et nous voilà à nouveau dans la voiture. La nuit ne vas pas tarder, on redescend sur la route 1, direction Reykjavik. On hésite à faire un petit arrêt à Hveragerði , qui se trouve se trouve être une aire géothermique réputée pour ses sources chaudes. La marche pour les atteindre n'est que de 2h aller-retour, mais il est 18h, et il se met à neiger, ce qui nous dissuade de tenter l'aventure. On aurait eu un maillot de bain, on y serait allé. Ce sera pour la prochaine fois.

On rentre donc chez nous, pour manger, et à 23h, on fait une vaine tentative pour aller voir les aurores boréales. Le ciel couvert aura raison de notre bonne volonté. On ne peut pas tout avoir dans la même journée...

On espère bientôt pouvoir se baigner dans les sources chaudes du blue lagoon, aller voir les macareux, visiter un peu le nord de l'Islande.... On a encore de quoi faire dans le coin...

mardi 14 février 2012

Dimanche 12 février - 11h

Après avoir honteusement fainéanté le samedi, on va profiter de s'être levé de si bon matin pour occuper la journée. En plus ils annonçaient de la pluie, et on a seulement des nuages (wouhou !).

Après avoir fait sonner l'alarme incendie pour la deuxième fois en faisant cuire du saumon, on décide qu'il est temps de changer d'appartement. Ce n'est pas qu'on n'est pas ravis de voir la dame de la réception se projeter chez nous toute paniquée parce qu'on fait trembler les murs, mais bon quand on ne peut pas avoir de la vapeur d'eau chez soi...

Et en plus on gagne au change :




Ca c'est, la première bonne chose de faite. Après, il faut aller prendre l'air (voire le vent) de Reykjavik. Quand faut y aller il faut y aller. Et puis c'est toujours agréable de voir la mer en sortant de chez soi :



Benoit ne se sentant pas l'âme d'un romantique (c'est le seul qui a des grand cheveux, j'ai juste le manteau noir) on décide d'aller voir la mer un autre jour, et de se balader dans le centre, voir ce que les Islandais nous réservent. Le centre de Reykjavik est petit, on s'y retrouve très vite, mais ça ne l'empêche d'être agréable à regarder.

On y trouve :

- Des prises de vue tops avec-le-panneau-en-haut-à-droite :



Par ailleurs, le centre est parsemé de petites galerie d'arts en tout genre. Il y a même des gens qui ne s'embêtent pas, en mettant un simple panneau : "Si vous voulez que j'ouvre la galerie, n'hésitez pas à appeler au ...". On va essayer de faire ça en stage, sauf qu'on a pas encore de numéro de portable islandais. Enfin, tout ça pour dire que la culture est présente en Islande, avec beaucoup de poètes, écrivains, sculpteurs et peintres en tous genres.

- Des petits restaurants prometteurs au nom pas comestible :



Le dimanche, les islandais plus ou moins tous répartis dans les nombreux cafés de la ville, en famille ou entre amis, pour se remettre de la cuite de la veille.

- Des contrastes architecturaux assez marqués :




On n'est pas les plus calés en architecture, mais ça nous a tout de suite frappé. Plus on s'approche de la mer, plus les bâtiments sont neufs.

- Des propositions alléchantes :



Je ne dis pas non. Après Gimli, si on peut voir Legolas et les autres...

Tiens d'ailleurs en parlant d'art, il n'y a pas seulement les galleries, il y a aussi les graffitis. On en trouve absolument à tous les coins de rue par ici :




Comme on peut le voir, niveau envolée lyrique, les tagueurs savent s'y prendre. Non, non, nous non plus on n'y comprend rien. Mais bon, on ne comprend non plus toujours Apollinaire ou Eluard, donc dans le doute, on s'abstient de critiquer.

D'ailleurs, on parle de français, et au détour d'une rue, on respire un petit air de chez nous :


Ca fait plaisir de voir des voyelles parmi tant de consonnes, des prononcer des mots qui n'arrachent pas la bouche.

Sur la fin de la balade, on a vu des couleur dans le gris islandais :



On ne sait pas exactement ce que c'est, mais bon, comme d'hab, c'est joli donc on fait tourner.

Voilà, ce qu'on peut voir dans Reykjavik. Avec en bonus :

- Des PARCMETRES, comme dans Gaston Lagaffe !



Sérieusement, je ne pensais pas que ça existait vraiment. On s'attend presque à voir l'agent Longtarin débarquer et vérifier son parcmètre. Avec le minuteur et tout ! Oui oui oui ! (Benoît me murmure dans l'oreillette que je suis le seul à trouver ça amusant....)

- On a fait passer un chat dans l'émission "Pimp my cat". Et ça c'est la classe :


- On a vu l'ennemi de batman :



Le week-end prochain, on tente une sortie en dehors de Reykjavik. Louer une voiture, voyager les cheveux dans le vent, les dents blanches et du rêve plein la tête... Ou rouler en twingo, encore un mythe qui s'écroule....

PS : On commence un concours... Le nom de rue avec le plus de consonnes et le moins de voyelles...Sur cet article, on commence petit et prononçable, mais il ne faut pas s'inquiéter, d'autres challenges sont à venir....



PSS : On a croisé un monsieur triste... On donnera un tee-shirt I Love Iceland à celui qui nous racontera son histoire de la manière la plus sympa !








mercredi 8 février 2012

Prendre ses marques..

Mardi 7 février - 9h00

Grosse victoire : je me réveille ET me lève avant que le réveil ne sonne. Il faut savoir apprécier les petits combats gagnés. Prise de petit-dej rapide avec Benoît et on décide d'errer dans les environs, sans but précis. Oh, et tiens , on peut aller repérer le bureau de Jon Benediktsson, notre tuteur, avec qui nous avons rendez-vous jeudi à 8h30. Guide du routard en poche, on est parti.

Descendre Njarðargata, la rue de notre guesthouse, puis traverser un petit parc, ou Benoît a gentiment failli s'étaler, puis traverser une grosse route en mode parisien. ET BIM, on se retrouve devant les locaux du FBI selon moi, un bâtiment de la guerre froide selon Benoît, l'université d'Islande selon la carte :


Voilà donc où notre destin se jouera jeudi. Après ce trop-plein d'émotions, direction le nord, l'océan, et un bâtiment étrange sur la côte :




Comme on ne sait pas ce que c'est, on visite, c'est beau, c'est joli, on voit l'océan, il y a plein de stands de boissons, c'est quasiment vide. On apprendra en revenant à l'hôtel qu'on a visité Harpa : un endroit où se produisent des concerts et des conférences. Avec vue sur l'océan, oui monsieur. Après ça, nous sommes rentrés à la guesthouse par des chemins détournés, tantôt sous un crachin amical, tantôt sous une pluie hostile accompagnée d'un vent "je-te-colle-contre-un-mur-quand-je-veux".

On a croisé :

- Une maison nommée Gimli :



- Une allée de canards pour traverser une mare :


- Des jeunes qui émettent des cris étranges quand on les croise (mais j'ai pas osé prendre ça en photo)
- Du verglas
- Un supermarché qui n'aimait pas les français : La porte qui se referme quand on arrive, le caddie qui ne veut pas avancer, une bouteille de limonade achetée qui s'est avérée être de l'eau gazeuse, une caissière qui se barre au moment où on arrive. Bref, nous sommes des victimes.

Comme le vent soufflait et la pluie tombait dru, on a décidé de rester chez nous le soir. On est quand même pas mal au chaud, et on a tout le temps devant nous...



mardi 7 février 2012

Le début du voyage.

Lundi 6 février - 9h30

C'est le matin sur Paris, il fait environ -35°C, mais bon on s'en fiche, on est des futurs vikings, c'est juste un petit entraînement. Départ en voiture depuis la rue Monge à Paris, direction Roissy Charles de Gaulle.

Dès le départ, le stress commence à monter, il y a à peu près autant de feux rouges au cent mètres que de poils entre les fesses d'un orang-outang (adulte).

Après un loupage de route obligatoire, une petite poussée de stress, et une envie certain de soulager la vessie, nous voici, mon père, ma soeur et moi, en vue du terminal 1. Garer la voiture, se diriger dans le hall 2, retrouver Benoît, s'enregistrer, direction la porte d'embarquement. Petit moment angoissant, les portails de sécurité, quasiment une garde-à-vue. "Enlevez vos chaussures, votre ceinture, et pourquoi pas le pantalon, on va en profitez pour faire une petite coloscopie, on ne sait jamais... Tiens Robert, passe-le sous le jet d'eau froide, il a l'air suspect."

Une paire de ciseaux à bouts ronds en moins plus tard, nous voilà enfin en salle d'embarquement. Gate 76, précisément. 2 heures d'attente, puis on peut monter dans l'avion !


A partir de là, il n'y a plus qu'à. Avion, bus, un peu de marche, et HOP, nous sommes arrivés dans notre petite guesthouse de Reykjavik. En attendant d'avoir notre appartement définitif, nous logeons dans des chambres simples de l'hôtel.

 Et c'est vraiment pas mal : nous sommes dans un gros appart dont les sanitaires et la cuisine sont réservés à 3 chambres, sachant que 2 sont occupées par Benoît et moi et que la 3ème est vide. Ca ressemble à ça :


Reste encore à aller voir le monde.